Tatar de chèvre à la Russe

Ceci est un mauvais jeu de mots

привет !

Difficile de croire qu’on est déjà le 20 mai ! Ce dimanche, alors que vous vous rendrez aux bureaux de vote pour les élections européennes (et moi aussi par procuration bien sûr) il me faudra déjà quitter la Russie !  En attendant je continue à profiter de ce grand pays aux multiples facettes. 

La dernière fois que j’ai écrit j’étais en route pour Kazan, capitale du Tatarstan. J’y ai passé trois jours, un peu contrainte et forcée de rester un jour de plus que prévu car j’étais fort malade. J’ai donc attendu que le gérant de l’auberge où j’étais me dise « temperatur : nyet ! » et me laisse poursuivre ma route. Ce même gérant très sympathique m’a fait une grosse frayeur à mon arrivée en m’informant que je n’avais pas rempli certaines obligations relatives à mon visa et en appelant « les autorités » pour savoir quoi faire de moi. Heureusement tout est rentré dans l’ordre assez vite, espérons quand même que je n’aurai pas de problèmes à la sortie du pays. 

J’ai tout de même bien profité de Kazan, qui est une très jolie ville animée. On se croirait dans un autre pays. La région, à majorité musulmane, a fait partie de l’empire mongol à l’époque de Gengis Khan puis à été incorporée à la Russie (difficilement). La nourriture est très différente du reste de la Russie, les mosquées côtoient les églises orthodoxes et on sent aussi l’influence mongole. Au musée, qui abritait une petite exposition sur le 9 Mai (la fête nationale russe) il y avait des affiches de propagande de la seconde guerre mondiale écrites en russe et en arabe ou en turc. 

J’ai ensuite repris le train (en 2eme classe au lieu de la troisième – je ne me refuse aucun luxe) pour rejoindre Moscou puis aller directement à Taroussa (Таруса en cyrillique) où j’étais attendue dans une ferme bio. 

Ferma Bobry – c’est le nom de la ferme – a été créée par un collectif de 7 personnes. Il y a des chèvres, des poules, des ruches, un très grand potager avec 3 serres, un banya (le sauna) et 4 chats. En ce moment des 7 propriétaires il n’y a que Roma et Oleg qui sont là, mais il y a aussi 4 autres volontaires : Gulnas, une ouzbek avec qui je partage ma chambre (mais pas mes opinions), Ivan, Olia et Piotr, des russes qui ne parlent que le russe mais qui sont très sympas, surtout Piotr qui se fiche complètement que je ne parle pas russe et qui me fait de grands discours avec des gestes. Du coup je commence à apprendre quelques mots (par exemple « chèvre », que je sais également dire en mongol. Utile dans la vie courante). 

Je m’occupe principalement du potager, section courges et épinards. Je n’ai pas appris beaucoup plus de techniques d’agriculture bio ici. C’est bizarre de me dire que je n’y connaissais rien quand je suis arrivée en Inde en janvier et que je suis maintenant incollable sur la pousse d’épinard, le mulch et les fixateurs de nitrogène. J’ai quand même appris deux nouvelles choses : préparer une nouvelle parcelle à planter en la recouvrant de carton, ce qui permet de tuer les mauvaises herbes sans asphyxier le sol car l’eau continue à s’infiltrer et les micro-organismes survivent. Et traire une chèvre. Voilà, ce matin, j’ai trait la chèvre avec mes petites mains. J’avoue que ça fait un moment que j’ai envie d’essayer de traire, j’aurais été triste de ne pas avoir l’occasion de le faire pendant mes séjours à la ferme. Maintenant je peux retirer ça de ma check-list : traire une chèvre, c’est fait. On utilise le lait pour le boire et pour faire du fromage et des yaourts. 

Oleg prépare aussi du kombucha et du kvass, une boisson faite à base de pain fermenté, légèrement alcoolisée et très populaire en Russie. On mange le miel des abeilles. Un rayon d’une des ruches est posé dans la cuisine et on peut venir se servir une bonne cuillère de miel quand on veut, ou prendre un morceau du rayon pour le manger. Bon, et les russes mangent aussi de la chèvre, ce que j’ai découvert en me promenant sur la ferme l’autre jour et en voyant Roma en train de dépecer une chèvre entière.  En retournant dans la cuisine, j’ai vu qu’Olia était en train de faire cuire quelque chose. La biquette est passée directement à la casserole. Ça ne m’a pas fait envie. Roma garde les peaux et les tanne lui-même, il en fait des tapis (je crois).

Je vais rester encore deux jours à la ferme, j’espère avoir le temps d’apprendre comment faire un bon petit fromage de chèvre. Ensuite direction Moscou et Saint-Pétersbourg pour terminer mon séjour en Russie, avec un petit goût de trop peu. 

Après cela direction les pays baltes et normalement la Pologne, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie et l’Italie pour rendre visite aux copains d’Erasmus. Si certains pensent passer par ces pays en juin / juillet faites-moi signe !   À vite, 
Lucile 

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