Eat, pray, love version bus de nuit : c’est fini
Ce n’est pas encore le « mail bilan », il me reste avant cela à vous raconter les deux dernières semaines du voyage. A J+187 du départ et J+14 du retour il me faut encore un peu de temps avant de mettre les choses à plat pour conclure ce voyage et penser à la suite (aller au Kazakhstan à pied, par exemple :D). Sans rire, à venir il y aura quelques conseils zéro déchet, des infos plus précises sur les volontariats, les hébergements gratuits et détails pratiques pour voyager par voie de terre et peut-être quelques infos touristiques et culturelles sur chaque pays. En attendant je continue mon récit !
A la fin de mon dernier mail, je quittais Julian à Trieste pour continuer au Nord de l’Italie, alors qu’il rejoignait Lyon pour aller faire une partie du chemin de Compostelle. Je me suis arrêtée quelques jours à Trévise, pas loin de Venise, où j’étais hébergée chez une Mama Italiana très sympa, Vania, qui accueillait un autre voyageur, Rodrigo, argentin. Nous avons passé quelques jours formidables à parler en espanglish. Vania nous a emmenés le premier soir à un festival de musique organisé pour et par des migrants. On y a vu un superbe concert et une exposition de photos sur les migrations climatiques, qui présentait 4 pays : le Niger, Haïti, le Bangladesh et la Mongolie !
Rodrigo et moi avons ensuite visité Trévise et mangé d’énormes pizzas. J’ai aussi découvert le Shekerato, un café glacé frappé qui est devenu ma boisson préférée pour le reste du voyage. Vania nous a régalés de bruschettas, tomates mozza et pasta en tout genre et nous a emmenés nous baigner dans la rivière tous les jours. Le tout en musique puisqu’elle et Rodrigo étaient tous les deux musiciens.
Le dernier jour Vania nous a accompagnés au rendez-vous bi-mensuel de son association « Arte Migrante ». Deux mardis par mois, italiens et communautés migrantes se retrouvent pour manger ensemble et chacun est libre de faire une représentation de son choix : théâtre, cirque, poèmes, musique, danse… il y en a pour tous les goûts. Ça m’a évidemment rappelé les bons souvenirs de ZEPACT (ndlr : l’association créée en 2009 par Milena, Agathe, Momo, Anaïs, Olivier, Antoine et moi afin de promouvoir la culture dans les zones d’éducation prioritaire). Ce soir-là on a eu droit à la chorale des migrants, qui ont chanté et dansé des chants traditionnels italiens et africains. C’était le jour de la libération de Carola Rackete (la capitaine du Sea Watch) et un poème en son honneur a été lu. Nous avons également assisté à un concert de percussions et à la lecture d’un très beau texte sur la fraternité écrit par un jeune. Il existe des branches de l’association « Arte Migrante » un peu partout en Italie, et ça fait plaisir de voir ce beau moment de partage malgré la situation actuelle en Italie.
Après Trévise j’ai retrouvé Mathilde à Venise ! Nous avons juste pris le temps de faire une visite de la ville rapide, sous une chaleur insoutenable, avant de nous diriger vers Belluno, dans les Dolomites. Alors pourquoi Belluno ?
Eh bien l’idée était de pouvoir retrouver notre copine Chloé, qui faisait un volontariat à Agordo, juste à côté (20 min de Dolomitibus). Avec l’association Concordia Chloé est partie aider à nettoyer la rivière, la montagne, les fontaines dans la région d’Agordo qui a souffert d’une grosse tempête l’an dernier (et bravo à elle pour avoir fait Copenhague – Agordo aller-retour par voie terrestre, Chlochlo l’écolo). Bref, Mathilde et moi avons posé nos sacs à Belluno chez Antoine, avec l’intention d’y rester 2 jours. On y a passé 5 jours. C’est simple, on a tellement ri et fait la fête avec Antoine, Chloé et le groupe de bénévoles qu’on ne voulait plus les quitter ! Alors on a mangé des glaces tous les jours, on s’est baladés dans les montagnes, on s’est baignés dans les lacs et on a aidé (surtout moralement) le groupe pendant le nettoyage de la rivière. C’était super d’être avec ce groupe de jeunes international et très inspirant pendant quelques jours !
On a aussi appris qu’en Italie il y a des amendes pour ceux qui ne trient pas ou qui trient mal leurs déchets, du coup forcément les gens font plus attention !
Il a ensuite fallu poursuivre notre route, en covoiturage jusqu’à Trente, l’occasion de découvrir le nord du lac de Garde. Trente est une très belle ville (avec de bons glaciers) et cette partie du lac de garde nous a bien plu. On est descendus ensuite sur Vérone.
Ahlala Vérone ! Sans doute la plus belle ville que j’aie visitée ! C’est incroyable et évidemment nous nous sommes arrêtées pour lire quelques passages de Roméo et Juliette en cours de route. Le voyage touchant à sa fin, on en a profité pour se faire un bon risotto dans un petit resto caché. Les serveurs étaient forts sympathiques et nous ont invitées à déguster la grappa à la fin du repas. Beaucoup de grappa. Et c’est fort la grappa. Ça ne nous a pas empêchées de faire des km le lendemain matin pour faire le tour des églises (il y en a beaucoup !).
Les dernières glaces et la dernière burrata ont été dégustées à Milan, où nous avons dû écourter un peu notre séjour. Une coulée de boue sur les voies a obligé la SNCF à annuler notre train de retour, le voyage s’est donc terminé avec 14h de bus de nuit dans un flixbus tout pourri, avec arrêt prolongé à la frontière italienne et débarquement d’un passager… qui n’est jamais remonté. Tant pis pour Schengen et la libre circulation des biens et des personnes.
Voilà donc pour la fin de ces 6 mois. Reste à faire un peu de tri dans les 3600 photos numériques et 180 photos argentiques.
A très vite,
Lucile