C’est la fin du voyage

L’heure du bilan

Bonjour !

Voilà déjà un peu plus de trois semaines que je profite des plaisirs simples de la vie comme marcher pieds nus sur le sable et écouter les histoires de mes grands-parents dans ma Vendée adorée. J’avais promis un mail bilan, le voici donc ! Au programme : remerciements, infos utiles sur le voyage en général, lectures et réflexions sur la suite.

Merci !

D’abord : merci à vous tous de m’avoir lue. Raconter mon voyage par mail plutôt que sur les réseaux sociaux ou par textos a présenté de nombreux avantages, le premier étant qu’à chacun de mes mails j’ai reçu de belles réponses. Je les ai toutes lues et relues, j’ai essayé de répondre à toutes et j’ai eu grand plaisir à avoir de vos nouvelles, détaillées ou moins détaillées. Une quarantaine de cartes postales est partie des 4 coins de l’Asie vers pas moins de 8 pays différents.

Merci ensuite à ceux que j’ai croisés ou qui m’ont rejointe pour faire un bout de chemin ensemble (dans l’ordre d’apparition) : Juliet, Mathilde, Andrés, Sarah, Ville, Anthony, Julian, Chloé, Charlotte (à l’arrivée, ça compte!). Un affreux doute m’assaille en pensant que j’oublie peut-être quelqu’un, si c’est le cas faites moi signe et acceptez mes excuses les plus plates.

Merci à ceux qui m’ont hébergée chez eux : Sanjini & Vinoy, YY, Sandra, Batdorj et Tsolmon, Alya et sa famille, Olia, Ville, Elena, Sharif, Jim, Lucia, Xieu, Anis, Astrid, Vania, Antoine, Rodrigo. Un affreux doute m’assaille en pensant que j’oublie peut-être quelqu’un, si c’est le cas faites moi signe et acceptez mes excuses les plus plates.

Merci aux copains qui ont « sponsorisé » une journée de mon voyage, vous êtes les meilleurs et je vous revaudrai ça : Juliet, Andrés, Andrew, Anthony. (et si j’oublie quelqu’un… vous avez compris).

Travailler en voyage

Tout au long du voyage, j’ai travaillé bénévolement (contre le gîte et le couvert en général) dans plusieurs organismes, fermes, familles :
– Navdanya, Uttarakand, Inde
– Gooday, Yunnan, Chine
– Shared Harvest, Beijing, Chine
– Famille nomade, Karakorum, Mongolie
– Life of Circle, Khovsgol, Mongolie
– Red Bench, Oblast de Novosibirsk, Russie
– Ferma Bobry, Oblast de Moscou, Russie

J’ai trouvé ces lieux principalement en faisant des recherches par moi-même sur l’agriculture bio, l’éco-féminisme et l’agriculture en CSA (Community Supported Agriculture) et grâce au bouche à oreille (on m’a conseillé de nouveaux lieux au fur et à mesure du voyage, merci Sarah d’ailleurs 🙂 ). Cependant il existe plusieurs plateformes où trouver des volontariats en voyage :

– Workaway
– Helpx
– Helpstay
– Travel with a mission
– Wwoofing (spécifiquement pour les fermes bio)
– Wwoof independant (pour les fermes bio dans les pays ne faisant pas partie du site Wwoofing principal, c’est le cas pour la Chine, Mongolie, Russie)

Je n’étais personnellement inscrite à aucune de ces plateformes mais elles regorgent d’offres pour partager le quotidien des locaux ou pour aider de petites associations.

Les ONG

Dans mes mails, j’ai parlé principalement de 2 ONGs en Inde :

– Tara, homes for children est une ONG franco-indienne qui gère 3 foyers pour les enfants des rues à Delhi et un centre d’accueil de jour. J’y ai travaillé 3 mois en 2014 et je recommande vivement cet organisme, qui fait un travail éducatif et de protection de l’enfance incroyable. Chaque foyer accueille un maximum de 20 enfants et ils sont tous scolarisés.

– Snehibavan est un foyer d’accueil pour jeunes filles dalits (hors-castes) dans le Kerala. Ils ont récemment fait l’acquisition d’une ferme dans l’optique d’être auto suffisants.

L’hébergement

Pendant mon voyage, j’ai été hébergée de 4 façons différentes : en auberge de jeunesse, au sein des organismes pour lesquels j’étais bénévole, chez des copains ou chez des locaux que je ne connaissais pas, grâce à couchsurfing.com

Pour les auberges de jeunesse je conseille booking.com en saison basse et hostelworld en saison haute, je ne vais pas m’attarder plus que ça sur le sujet.

Le couchsurfing en revanche mérite de plus amples explications. Il s’agit d’une plateforme mettant en relation des voyageurs avec des locaux disposés à partager leur canapé (d’où l’appellation couchsurfing). Les « surfers » envoient une demande aux hôtes et organisent leur venue. Il est courant que le surfer apporte un petit cadeau ou prépare à manger pour ses hôtes, même si ce n’est pas obligatoire. J’utilise la plateforme depuis plusieurs années, j’en ai eu l’usage en Iran et au Mexique, j’ai accueilli des voyageurs chez moi à Paris et je n’ai jamais été déçue ! On y fait de formidable rencontres, la générosité des hôtes me surprend chaque fois un peu plus et on s’amuse beaucoup. Bref, je ne saurais que trop recommander cette plateforme. Ce n’est pas toujours un moyen de faire des économies, car il m’est arrivé de dépenser plus pour faire de bons repas à mes hôtes ou leur offrir un verre que ce qu’une auberge m’aurait coûté, mais la richesse humaine est incomparable.

Le transport

Faire tous ces kilomètres en bus, train, covoiturage, comment ça se passe concrètement ?

Pour le transsibérien, j’ai acheté tous mes billets de train directement sur le site russe rzd.ru, qui a une page en anglais. C’est très facile, pas de souci pour payer en carte bleue, on reçoit des e-billets par mail et on peut choisir sa place.

En Chine j’ai pris mes billets directement à la gare, en général le jour même du départ ou un jour avant. Pour quelques billets je me suis faite aider par des locaux qui réservaient ma place sur l’application et payaient via « wechat pay ». Je leur remboursais la somme directement en espèces.

En Mongolie j’ai pris mes billets de train, bus, etc. directement dans les gares le jour J. En haute saison j’imagine qu’il faut s’y prendre un peu plus à l’avance.

En Europe, il existe des plateformes très utiles telles que OMIO.com ou ROME2RIO.com , qui permettent de comparer les temps de trajet et les prix entre l’avion, le train, le bus et le covoiturage. Comme mon petit frère l’a justement noté, j’ai pris le train dans 5 pays différents pour faire 12000 km et un seul train a été annulé… celui que je devais prendre avec la SNCF, pour rentrer à Paris.

Pour le covoiturage, ça marche super bien en Europe, mais il faut se connecter sur les sites de chaque pays pour avoir tous les résultats. Par exemple pour covoiturer en allemagne utiliser blablacar.de, pour covoiturer en Russie ou pologne blablacar.ru, en Italie blablacar.it etc.

J’ai fait quelquefois du stop, ça fonctionne bien sur de petits trajets, je l’ai toujours fait accompagnée en revanche.

L’empreinte carbone

Hé oui, il faut bien en parler. Je résume donc les distances :

Km en avion : 13206
Km en train : 11950.2
Km en bus : 12999.9
Km en covoiturage : 649
Km à pieds : 1979.1

Selon le calculateur carbone de la fondation Good Planet cela correspond à 5,68 tonnes de CO2, soit 3,16 fois ce que la Terre peut supporter par personne par an pour stopper l’accroissement de l’effet de serre. En réalité c’est sans doute un peu moins car le calculateur ne permet pas d’intégrer des voyages en bus, j’ai donc fait passer tous les trajets en bus pour de la voiture, et je crois que l’empreinte de la voiture est comptée comme si j’étais seule passagère… mais c’est quand même énorme !

Je vais compenser mon empreinte carbone pour chaque pays en faisant des dons correspondants à des associations pour la protection de l’environnement, mais je n’ai pas encore choisi lesquelles.

Le « zéro-déchet »

Quelques astuces pour voyager zéro-déchet:

– devenir adepte du « no-poo » (merci Laura, qui a été mon gourou pour ça 😉 ) –> attention les yeux ça veut dire ne plus utiliser de shampoing. On peut y arriver progressivement en espaçant les shampoings dans un premier temps, puis en remplaçant par des poudres, puis petit à petit on peut arrêter tout simplement de se mettre des produits sur les cheveux et ne les laver qu’à l’eau.
– avoir une gourde (perso j’ai une lifestraw, qui est une gourde filtrante, ça fait 2-en-1), noter également que quasiment partout il est possible de boire l’eau du robinet après l’avoir fait bouillir
– avoir un tupperware et des couverts, pour se préparer de bons petits pique-niques
– avoir un ou plusieurs sacs en toile (tote-bag), pratique pour aller faire les courses, peser ses légumes etc.
– une petite huile essentielle pour faire sa lessive (type palmarosa ou tea tree), et du savon de marseille qu’il est possible de raper pour l’utiliser comme lessive.
– faire ses cosmétiques maison (j’ai eu la chance de trouver sur mon chemin à deux reprises des hôtes qui fabriquaient également leurs propres cosmétiques et m’ont prêté des ingrédients pour re-remplir mon déodorant et mon dentifrice)

… to be continued

Les applications

J’ai peu utilisé mon smartphone, mais je recommande quelques applis de voyage :
– N26 pour la banque en ligne sans frais à l’étranger
– Maps.me pour avoir des cartes hors-ligne sur son téléphone, j’avoue que ça m’a bien sauvé la vie une ou deux fois
– Booking pour les réservations d’auberges
– Couchsurfing
– Un VPN pour la Chine (Express VPN).

Le budget

Vaccins : 108 euros (sachant que j’en avais déjà fait pas mal pour d’autres voyages)
Visas : 468.20 euros (Russie : 206 via Action Visa, Inde : 80 USD, Chine : 126, Mongolie : 60)
Assurance : 280 euros (Ava)
Transports : un peu plus de 1400 euros : Aller simple pour Delhi : 362.5, Inde 193.4, Chine environ 150 euros, Mongolie environ 150 euros ?, Russie 194.5, Europe : 401.72
Hébergement : environ 600 euros (dont 260 euros en Europe)

Les livres

Dans plusieurs de mes mails j’ai fait référence à des livres que je lisais et qui m’ont accompagnée durant le voyage. A noter : j’en ai téléchargé plein gratuitement pour Kindle, c’est bien pratique en voyage.
– Le Dieu des Petits Riens – Arundhati Roy. Un roman avec le Karala communiste pour toile de fond.
– Violence of the Green Revolution – Vandana Shiva. Pour comprendre la Révolution Verte en Inde et son impact sur les petits agriculteurs
– Le droit à la paresse – Réfutation du « droit au travail » – Paul Lafargue. Essai sur le travail.
– Les Femmes de la Révolution – Jules Michelet. Parle des femmes ayant eu un rôle important dans la Révolution Française. Intéressant mais noter que le livre a été écrit en 1855 et l’auteur estime que quasiment aucune de ces femmes n’a eu d’idée « par elle-même » mais qu’elles étaient plutôt utilisées par leurs maris.
– Loin de la foule déchaînée – Thomas Hardy. Roman sur fond d’agriculture.
– Le Grand Coeur – Jean-Christophe Ruffin. La vie romancée de Jacques Coeur, argentier de Charles VII et « inventeur » du commerce version mondialisation
– Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression – Simone Weil
– L’enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain – Simone Weil
– Les derniers jours de Pékin – Pierre Loti. Le récit d’un officier de la marine arrivant à Pékin en 1900 à la fin de la guerre des Boxers. On y apprend beaucoup sur la Chine et son histoire.
– Asalto al Paraiso – Marcos Aguinis. Un roman argentin prêté par un ami argentin sur la route
– Belle du Seigneur – Albert Cohen. Un roman d’amour qui m’a accompagnée en Mongolie et que je ne pouvais pas lâcher
– Les frères Karamazov – Dostoïevski. De la grande littérature Russe
– Dans les forêts de Sibérie – Sylvain Tesson. Le récit d’un écrivain français parti vivre 6 mois dans une cabane au bord du lac Baïkal
– Und Gott Sprach: Wir müsse, reden ! – Hans Rath. Sur les bons conseils d’Agnès pour pratiquer l’allemand 😉

Encore merci à tous de m’avoir suivie, et donnez moi des nouvelles !

A très vite,
Lucile

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *